Qu’en disent les chercheurs ?

De nombreuses recherches sont aujourd’hui menées sur les effets du yoga. Voici quelques uns des effets de la pratique du yoga répertoriés dans une revue publiée dans un journal scientifique.

Les bienfaits de la pratique du yoga sont difficiles à dénombrer. Certains d’entre eux sont étudiés par des équipes scientifiques, qui essaient de les expliquer.

T.Field, dans une revue de recherche clinique sur le yoga, a listé quelques uns des effets explorés par des recherches scientifiques, notamment les effets psychologiques, sur la douleur, sur l’immunité et l’auto-immunité. Comme j’ai été chercheur en biologie dans une autre partie de vie, j’ai à cœur de transmettre certains résultats.

 

• Effets psychologiques

– Parmi les effets physiologiques du yoga sur notre esprit, des chercheurs ont noté une meilleure capacité d’être en pleine conscience suite à une pratique, ainsi qu’une diminution du niveau de stress au travail.

On observe dans les études cliniques une diminution du stress et de l’anxiété, avec une amélioration du bien-être.

L’effet de la pratique du yoga sur la dépression est aussi démontrée, notamment en évaluant les modifications au niveau du cerveau (ondes cérébrales) et au niveau hormonal (concentration de cortisol).

 

– Les bienfaits du yoga sur le sommeil sont évidents, puisqu’une pratique de 2 mois peut permettre de réduire les problèmes de sommeil en améliorant la qualité du sommeil, le temps de sommeil, en diminuant le temps d’endormissement et les réveils nocturnes.

Un temps de sommeil profond (réparateur) qui augmente va de pair avec une diminution de la douleur (en réduction la substance P, impliquée dans la douleur).

Cet effet sur le sommeil est également montré chez des femmes enceintes, et chez des personnes âgées.

 

• Effets sur la douleur

– Plusieurs études ont montré qu’une pratique de 3 à 4 mois (cours d’une heure et demi, deux fois par semaine) – voire même une pratique intensive sur une semaine – permet de diminuer significativement les douleurs du bas du dos (lombaires), d’augmenter la capacité à se mouvoir, et fait par conséquent diminuer la prise de médicaments contre la douleur (analgésiques). Les capacités de flexion et d’extension de la colonne vertébrale sont globalement améliorées.

– Dès 3 mois, une pratique hebdomadaire ou bi-hebdomadaire permet de diminuer la fréquence et l’intensité des migraines, mais aussi de l’arthrose (démonstration faite notamment au niveau des mains et des genoux, avec diminution de la douleur articulaire et meilleure capacité de mouvement), de la polyarthrite rhumatoïde (diminution de la douleur, amélioration des capacités à se mouvoir et de la vitalité globale).

– Pour tenter d’expliquer ces effets du yoga sur la douleur, certains chercheurs font un lien entre le massage et le yoga, en soulignant que le yoga pourrait exercer sur le corps l’équivalent d’un « automassage », en stimulant des molécules (« récepteurs ») sensibles à la pression, localisés juste sous la peau. Une telle simulation nerveuse « prendraient de court » les chemins que prennent les sensations douloureuses pour arriver au cerveau.

Une autre hypothèse pour expliquer l’effet du yoga sur la douleur serait la « théorie du sommeil profond » : pendant le sommeil dit «profond», il y a moins de substance P, neurotransmetteur du système nerveux central impliqué notamment dans la douleur et dans l’anxiété.

Il est également possible que la pratique participe à l’augmentation du taux de sérotonine (autre neurotransmetteur du système nerveux central), bien connue comme anti-douleur naturel.

Les modifications physiologiques et biochimiques qui s’ensuivraient (stimulation vaguale, diminution du cortisol) seraient responsables d’effets positifs sur la dépression, la douleur ou encore l’immunité.

 

• Effets sur le système cardiovasculaire

– Comme on peut facilement l’imaginer, le yoga a également des effets intéressants sur le système cardiovasculaire. Ainsi, chez des personnes atteintes de maladies coronaires, la pratique du yoga (pendant une année) aide à diminuer significativement le taux de cholestérol et de lipides à basse densité (dits « LDL ») dans le sang. Si l’on adjoint au yoga un changement alimentaire, on observe qu’il y a plus de régression des lésions cardiovasculaires chez les pratiquants que dans le groupe témoin et moins d’aggravation.

– Pratiqué pendant une heure quotidiennement pendant 3 mois, la pratique du yoga permet à des personnes atteintes d’hypertension artérielle modérée de diminuer la pression artérielle, la glycémie, les taux de cholestérol et de triglycérides sanguin, mais aussi d’améliorer de manière significative le bien-être et la qualité de vie.

 

La suite de l’étude sera à lire dans le prochain article.

T.Field, Complementary Therapies in Clinical Practice, 2011, 17 : 1-8

En attendant, pratiquez bien !

 

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