Nous connaissons notre vie extérieure. Mais avons-nous conscience d’avoir une vie intérieure ? Sommes-nous suffisamment souvent en lien avec cette vie intérieure ? Comment la nourrir ?
Question complémentaire : à quoi peuvent servir les pauses ?
Voici quelques questions que l’on peut se poser en lisant Anne Ducrocq « Le repos (…), c’est un acte, une décision ». Pourquoi et comment prendre des pauses ? Pourquoi et comment nourrir sa vie intérieure ?
Dans son livre « Faire des pauses pour se (re)trouver », Anne Ducrocq invite à ralentir, au moins le temps d’une pause. Ce livre s’ouvre avec une citation d’Etty Hillesum, des mots d’Arnaud Dejardins et une phrase de Rainer Maria Rilke. Ces quelques mots mettent en appétit.
« Notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu’à ce que cette paix intérieure irradie vers les autres » (Etty Hillesum).
- Le repos, la vie ?
Sait-on encore se reposer dans nos sociétés ? Sait-on encore l’importance du repos ? Et sait-on tout simplement ce qu’est le repos quand dans nos habitudes, dès que l’on ne travaille pas, on part faire une activité ou un « loisir » ?
Le repos sous entend une forme de quiétude, de tranquillité, de capacité de régénération de notre énergie. Le repos est aussi synonyme d’absence de mouvement, du fait de ne rien faire. C’est le repos qui permet de récupérer. De se régénérer.
Il y a mille et une manières de trouver du repos, physiquement, émotionnellement, mentalement. Il s’agit généralement de « faire un pas de côté » par rapport à sa vie active, de mettre du silence dans sa vie, d' »habiter son temps et non de le meubler » comme le résume Anne Ducrocq.
- Commencer sa journée en conscience
Et si l’on prenait le temps de vivre dès le réveil ? Nos pensées et nos ressentis au moment du réveil donnent la couleur de notre journée. Si nous sommes concients du moment présent, que nous émettons l’intention de vivre les heures qui viennent dans la paix, la joie, l’amour, il y a de grandes chances pour que la paix, la joie et l’amour s’insufflent dans chacune des heures à venir.
Prendre le temps de s’éveiller, d’émettre des intentions. Prendre le temps de s’asseoir quelques instants, d’être complètement présent, d’observer ses pensées. Prendre le temps de s’asseoir devant la fenêtre et de contempler les nuages, le lever du soleil, les oiseaux. Il peut tout simplement s’agir d’être à l’écoute de soi, d’être en contact avec sa vie intérieure. « D’une certaine façon, la méditation est une mélodie à partir de variations de silence« . S’asseoir. Méditer. Ne rien faire. Prêter attention à ces vagues de souffle qui traversent notre corps et insuffle la vie.
La respiration permet de réguler nos pensées, mais aussi l’état de détente de notre corps, et permet d’être dans l’instant présent. Respirer en conscience, prêter attention aux inspirations et aux expirations, est une excellent moyen de démarrer sa journée en étant centré. On laisse la vie circuler en nous.
- Prendre RdV avec soi même
Puisque les vrais changements arrivent notamment en faisant de petits pas (article sur l’art des petits pas), un pas très facile à effectuer est d’inscrire quelques minutes de « rien » dans son emploi du temps.
Quelques minutes de « rien » ?
Oui, quelques minutes pendant lesquelles on décide et l’on prévoit de ne rien faire, de contempler le ciel, de s’asseoir et de fermer les yeux, d’écouter ce qui se passe à l’intérieur de nous, de sentir le vent sur notre visage, d’écouter le silence, ou une musique plaisante…. De manière volontaire et délibérée. Dans son ouvrage, Anne Ducrocq propose des outils pour se détendre pleinement lors de ces petits rendez-vous avec soi-même. Pour que ces instants, inscrits dans nos agendas, nous aident à nous ressourcer (à nous remettre en contact avec la source). « Ces moments de « jachère physique » permettent de rompre avec le rythme quotidien et de laisser l’esprit vagabonder. Ne rien faire est une façon de renouer avec notre vie intérieure, de nous ouvrir à de nouvelles idées, d’écouter nos intuitions. »
Ces « micromoments » permettent de revenir à soi très régulièrement dans journée. Ils peuvent devenir des méditations à part entière, en étant pleinement là, ici et maintenant. Anne Ducrocq propose la technique de Graf Durckheim de placer son attention sur l’expiration, invitation au lâcher-prise, au don qui permet de recevoir. Son programme de petites pauses à inclure dans sa journée donne de l’inspiration pour que chaque moment puisse devenir un espace de recentrage.
- Une journée pour soi
On peut s’offrir une matinée entière. Accueillir la vie de bonne heure et se souvenir qu’elle est un cadeau.
On peut se réserver un après-midi et une soirée pour ralentir, pour lire, pour inspirer, pour écrire, pour remercier, pour philosophie. Pour prendre le temps de manger, de savourer chaque bouchée en se concentrant sur le fait de manger. Ou prendre le temps de jeûner, pour se souvenir de l’importance de la nourriture….et réaliser le temps passé à la préparer et à la déguster.
Se consacrer une journée entière, juste pour soi, pour tenter de percevoir ce qu’il y a à l’intérieur de soi. « Une journée de désert », pour écouter le silence, pour regarder le temps passer. Pour s’occuper autrement.
Prendre ce temps pour soi permet de laisser place à l’expression de la gratitude. S’entrainer à ressentir de la gratitude pour ce que l’on a – à la place de penser à ce qui nous manque – ressentir de la gratitude pour les petits cadeaux du quotidien – ces petits bonheurs indispensables – ressentir de la gratitude pour la vie.
L’autrice de « Faire des pauses pour se (re)trouver » propose des expériences à réaliser tout au long d’une journée de repos. Souvent très simples, et pourtant très intenses. Comme le moment dans le Cosmos inspiré par Hubert Reeves…
- Se couper son quotidien
Se mettre en retrait du monde, en retrait de sa vie, volontairement, pendant un jour ou plusieurs, permet de laisser décanter le trop plein d’activités, d’expériences, de bruits, de travail, de projets, de routines. Le temps de retraite en solitaire, seul avec soi-même, permet de partir explorer d’autres terres : nos paysages intérieurs.
Faire une retraite solitaire de plusieurs jours, contribue à nourrir sa créativité (Bill Gates prendrait deux fois par an une semaine loin de tout, pour prendre le temps de lire, de méditer, de ne rien faire), à retrouver l’essentiel (et à réaliser à quel point le superflu est superflu), à écouter ce qui nous anime profondément.
Nul besoin de se retirer dans une grotte comme un moine bouddhiste, ni de passer six mois dans une cabane au bord du lac Baïkal (Sylvain Tesson, « Dans les forêts de Sibérie »), il est tout à fait possible de faire une retraite chez soi, dans l’appartement prêté par un ami, ou dans un lieu propice au calme (il existe cependant des lieux dédiés aux retraites spirituelles, Anne Ducrocq en propose quelques uns en fin d’ouvrage).
- « Revenir à la maison »
« Nous devrions essayer d’éviter de penser à l’activité suivante, à ce qu’on va manger ou faire cet après-midi. C’est une façon de fuir. Concentrons-nous au contraire sur le moment présent, c’est là ici et maintenant que tout a lieu . (…) Il faut se mettre tout entier dans ce que l’on fait».
Ne plus fuir. Accepter de s’ennuyer, devenir ami avec le silence. Essayer de ne plus s’agiter, trouver n’importe quelle activité pour se rassurer, pour avoir l’impression d’avoir une forme de contrôle.
« Apprivoiser l’ennui ». Apprivoiser l’ennui, c’est commencer à expérimenter le vide. C’est commencer à toucher, du bout des doigts, notre calme intérieur. Car il existe au fond de nous un espace où tout est calme, où tout est toujours calme.
Une fois cet espace exploré, une fois que l’on sait que cet espace existe, et que l’on sait comme le rejoindre, on revient à la maison. On a une profonde sécurité au plus profond de nous. « C’est l’immense en nous ».
Si ces quelques mots résonnent en vous, alors le livre d’Anne Ducrocq devrait vous plaire.
Vous y trouverez de l’inspiration pour passer un moment seul(e) avec vous, des idées de pratique variées pour trouver celles qui vous conviennent, des citations délectables, des suggestions de livres-compagnons…
Soyez l’aventurier de vos terres intérieures, partez à la découverte de qui vous êtes vraiment, avancez sur le chemin intérieur, à la recherche du calme, de votre nature intérieure…
Voici la référence du livre : ATTENTION, je mets un lien Amazon pour que vous puissiez avoir des informations sur cet ouvrage. Cependant, je suis en désaccord avec la politique d’Amazon, qui fait tout pour ne pas payer d’impôts en France, qui pourrait traiter beaucoup mieux ses salariés…et qui surtout faire une grave concurrence à nos libraires. Alors comme j’adore les librairies et les conseils des libraires amoureux des livres, je vous serais reconnaissante de commander vos livres à vos libraires favoris. Merci !
« Faire des pauses pour se (re)trouver » est édité par la maison Leduc.s
Dans notre monde bousculé où tout va toujours plus vite, prendre le temps de se poser est devenu essentiel pour éviter de se réveiller un jour en ayant l’impression d’être passé à côté de sa vie… Anne Ducrocq vous fait découvrir tous les bienfaits des pauses (calmer le mental agité, se reconnecter à soi, à son corps, à la nature et au monde, raviver sa vie spirituelle…) et vous initie pas à pas à cet art délicat :
– 5 minutes pour vous laver les mains en sentant l’eau couler sur votre peau ;
– 30 minutes pour marcher dans un parc et s’ouvrir au monde qui nous entoure ;
– et pourquoi pas un jour off ou un vrai week-end de retraite ?
« Pour être à la hauteur du quotidien, pour garder la tête hors de l’eau, continuer de sourire, d’aimer et même d’élargir son coeur, il faut respirer un bon coup, s’asseoir et se mettre en retrait, ne serait-ce que 15 minutes… »
AVEC DES CONSEILS DE LIVRES ET DE FILMS À DÉCOUVRIR
La magie qui opere lorsqu’on pratique le yoga ou la meditation a bel et bien des racines scientifiques. «L’activite offre une pause assez longue pour se deconnecter des sources de preoccupation constantes de la vie de tous les jours. Le corps humain n’est pas fait pour etre constamment en mode action, comme le dicte la societe moderne.