Souplesse et raideur.

Après une pause dans la pratique du yoga, je ne peux que constater, désolée, que la souplesse n’est plus la même qu’il y a quelques années. Que faire avec ma raideur ? Que signifie la souplesse ?

J’apprends….la souplesse.

Quand je consulte des ouvrages de yoga, regarde d’autres pratiquants pendant les cours, consulte des vidéos sur internet ou regarde les photos postées par certains yogi, il est parfois frustrant de constater que la souplesse manque un peu (beaucoup ?).

Et pourquoi ce manque de souplesse ne serait pas une chance ?

Quel peut être le message de ce manque de souplesse ?

  • La relative raideur éprouvée en exécutant certaines postures nous rappelle que nous sommes sur le chemin, et que c’est le chemin qui compte, pas la destination. Ce chemin ne s’arrête jamais, tout comme l’instant présent. J’apprends donc à rester dans le présent, et à pratiquer chaque jour.

 

  • Mon corps est unique, il diffère beaucoup de celui du voisin. Tout comme enfant je regrettais de ne pas avoir le magnifique « cou-de-pied » de danseuse (un pied « bombé » en le pointant est considéré comme plus esthétique et facilite le travail sur pointe) de ma voisine, aujourd’hui, j’accepte la beauté de mon corps tel qu’il est, unique.

cou-de-pied

  • Certaines postures peuvent être difficiles à prendre pas seulement à cause de tensions musculaires ou ligamentaires, mais tout simplement du fait de notre structure osseuse : dans le 1er numéro de Yoga Magazine, une professeur de yoga explique que selon l’épaisseur de certains de nos os, certaines postures sont plus ou moins faciles à prendre et la souplesse n’a rien à voir.

 

  • La souplesse de mon corps reflète-t-elle la souplesse de mon esprit ? Si je suis raide mentalement, que j’adopte des schémas de pensée rigides, mon corps peut-il être souple ? C’est tout le travail du yoga de s’assouplir de partout, de se connaître, voire même de s’apprivoiser. Mettre du yoga dans sa vie, c’est accepter la remise en cause, c’est accepter le regarder sur soi, c’est mettre de la conscience en tout.

 

  • Les respirations, les méditations, complémentent parfaitement les postures pour faire circuler nos énergies. Si certaines postures « dépoussièrent » des parties de notre corps qui ne sont pas habituées à être étirés, les respirations à coup sûr dépoussièrent tant notre corps que notre esprit en invitant l’ancien à partir et à rafraîchir nos structures physiques, mentales, énergétiques. La méditation est aussi une invitation à faire de la place.

 

  • Voici une réflexion de Mr BKS Iyengar sur la souplesse et la raideur : « De nombreuses personnes regardent des photos d’asana et pensent qu’un corps souple suffit pour réaliser une asana. Mais on devrait se rendre compte que souvent un corps souple ne peut renseigner le cerveau ou l’esprit, car il manque de sensibilité. Bien que les corps souples n’éprouvent pas de douleur, ils pèsent sur les nerfs, et causent de la fatigue, de l’agitation, des maux de tête ou de la lourdeur. Ils manquent d’énergie. Un corps souple n’oblige pas l’intellect à réfléchir à ce qui est adapté ou non dans la réalisation de l’asana. Un corps raide, au contraire, possède de la résistance, une capacité d’action et de réaction qui oblige l’intellect à étudier l’asana dans une juste perspective. » «  si le corps est souple, l’esprit doit résister et s’endurcir pour que le corps puisse réaliser l’asana ».

Iyengar

Avec cette réflexion, nous voilà toutes et tous égaux. Je peux reprendre tranquillement les postures d’ouvertures des hanches pour aller à mon ryhtme vers Padmasana, le lotus.